Politique à tiques (2/2)

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A force de bénéficier de dispositifs d'aide, on s'auto-exclut davantage. "On t'a aidé pour ci ? Viens que je t'aide pour ça puis va là-bas, on t'aidera encore, tu verras ! Bientôt les élections... Tu te souviens de ce que j'ai fait pour toi ? Vote pour moi..." Et l'indépendance dans tout ça ? Moi je comprends tous ces jeunes qui refusent d'avance tout ce cercle vicieux choisissant d'en emprunter un autre. Ils font actes de déviance à l'égard de notre société et dans cette dernière, ne s'y sentent pas intégrés. Sans faire l'apologie de la violence, les jeunes font avec ce qu'ils ont. Donc s’ils brûlent des poubelles, c'est qu'ils n'ont que ça. Il ne faut pas faire le triste constat de leurs actes mais agir en élucidant les raisons de leurs agissements. Pourquoi souffrent-ils ? On dit qu'ils n'ont pas de vocabulaire adapté pour rapporter leurs problèmes aux institutions. Moi, je dis que le vocabulaire de la langue française n'est pas assez fort pour traduire leurs tristesses en émulsion. Pourquoi utiliser des mots pour traduire des maux si cela n'ammoindrirait en rien leurs sentiments d'exclusion ? Leur pouvoir de penser est plus fort que le nôtre. Plus développé que la langue française qui se vautre. A force de parler d'eux, nous n'avons plus le temps pour agir. A force de nous agresser, nous avons du temps pour parler d'eux. Leurs actes n'est qu'une sonnette d'alarme dans un brouhaha de sirènes ambulantes. Il y a tellement d'alarmes alarmantes retentis qu'une larme devient perçue comme un sourire.

Appelle-les comme tu veux... Voyou, délinquant mais crois-moi: tu ne vas que peu en rire. Voyez-vous ! Ils sont mieux que nous car ils sont conscients et réalistes de la misère qui nous entoure et nous attend. Il n'y a pas de vérité si ils mentent car la sincérité, crois-moi elle les hante. Ils subissent les inégalités, ne savent pas que Bourdieu ou Tocqueville en ont parlé et pourtant ! Ils pourraient parfaitement théoriser ce sujet. Range tes terreurs ! Regarde leur passé et le contenu de leurs cœurs. S’ils sont brisés, demande-toi si la politique a des remèdes efficaces et des vertus morales... Personnellement, je n'y crois plus à la politique. Source de tiques avec toutes ses explositions locales et diplomatiques, je doute de la valeur centrale de la politique. Gauche ou droite, c'est la même chose, la même claque, la même droite. Sauf que l'un effectue sa pression sur le mur de gauche et l'autre sur le mur de droite. Pauvre ruine des âmes. C'est donc pour cela que je ne suis ni pour tel ou tel mur même dans la situation la plus déplorable jamais vécue ! Je préfère rester au pied du mur. Avec Allah, je sais qu'on ne sera jamais vaincus par les épreuves. Ainsi, ni de droite, ni de gauche, j'aimerais qu'on aille plutôt vers le haut en faisant nos preuves.

Sue Permann. ®