Il était une foi ton histoire

Aujourd’hui, je suis la plus heureuse du monde. La plus, la plus heureuse du monde. La plus heureuse d’un monde, certes immonde mais aux qualités profondes. J’ai décidé d’écrire pour éviter de crier trop fort mon bonheur à ceux qui triment. J’ai demandé à ma plume de chuchoter ma joie à ma feuille en rimes. Chuchoter pour éviter le risque de chuter l’espoir à ceux qui souffrent et hument la peur que demain soit meilleur. In sha Allah.

Aujourd’hui, mon cœur s’empresse de vous confier ma journée. Sans motif, pressée de vous la conter. Histoire compressée pour presser l’objectif de vous la raconter. 12h58, l’une de mes meilleures copines a embrassé l’islam. Non pas avec ses lèvres mais avec son organe vital. Sa langue n’a servi qu’à réciter l’attestation de foi. Par Allah, je n’avais jamais vu auparavant ses larmes ne serait-ce qu’une fois !

Ma sœur, j’espère que tu te reconnaîtras : si tu savais comme je n’oublierais jamais cette journée. Mon cœur, tu l’as retourné ! Je me souviens comme si c’était hier ce jour où tu me disais « Tu sais, j’ai vu une fois une amie qui priait… Elle avait posé le front au sol. Ça m’a fait quelque chose ! » A mon tour, j’ose te le dire : sache que partager la première prosternation de ta vie était grandiose.

Je voyais ton attachement à l’islam depuis le début mais j’ai préféré te conseiller d’attacher d’abord ton cœur à l’arche de la vérité. Prendre le temps d’étudier cette religion pour la détacher des images et préjugés qu’on lui jette à la face. Pour admettre par toi-même que l’islam n’est pas ce que les gens sèment. Ils n’aiment pas cette religion car pour eux, elles se résument à des obus, des barbus et des relations hypertendus. T’as pris le temps de comprendre qu’ils ont fait le compte-rendu de ce que l’islam ne tend jamais à rendre confus.

Après avoir fait preuve de patience tout en te souvenant que le temps passe, tu as pris cette décision aux milles issus et sans impasse. Ta vie maintenant, elle a réellement du sens. Tu sais pourquoi tu te lèves le matin et comment vivre de manière intense. Tu as donc découvert, compris et appris ce que cette spiritualité à la fois légère et profonde pourrait t’apporter de bien. Désormais, chacun de tes actes ira en faveur de l’attestation de foi : « Ach’hadou an la ilaha illa Allah wa ach’hadou anna Mohamaddan rassoulou Allah ». Je n’oublierais jamais ce moment lorsque tu l’as récité. Personne ne t’y avait incité, Allah guide et égare qui Il veut. Cette mosquée, plus communément appelé « maison d’Allah » où tu n’étais en entrant qu’une invitée est devenue ton lieu. Ta volonté était telle que l’émotion a pesée dans la mosquée toute en légèreté.

Je me souviens qu’à la moitié de la chahada, tes yeux se sont humidifiés. Preuve que l’islam n’est pas une secte codifiée. Si cette phrase était commune, elle n’aurait jamais fait pleurer le commun des mortels. Tellement j’étais heureuse de ta renaissance, j’ai vite regardé l’heure sur mon portable. Il était 12h58 quand tes péchés se sont effacés en récompense. Oui, j’ai bien employé le mot « renaissance » car je considère ton retour vers Allah comme une nouvelle manière de percevoir le monde. Ce monde immonde qui n’est qu’une escale vagabonde. On oublie jamais notre naissance alors pourquoi pas la renaissance de soi-même ?

Je ne suis qu’une créature. Je te présente donc mes excuses si mes conseils ne sont que des gouttelettes dans un océan de connaissances. D’ailleurs, devant l'immensité de la science, n'oublie jamais qu'il faut avancer petit à petit et que nous sommes tous des éternels étudiants... Je t’aimais très chère sœur et je t’aime encore plus. Je n’oublierais jamais cette journée car nos cœurs étaient reliés encore plus. Du port du voile à la sortie de la mosquée, on est passé des larmes aux éclats avec l’agrément d’Allah.

Hier, tu étais orpheline de foi, aujourd’hui, je te souhaite une dernière fois la bienvenue dans NOTRE communauté. Tu es maintenant musulmane, intégrante de la Oumma. Aujourd’hui ne sera que le souvenir de ton avenir. Ton passé, un soupir. Ton présent, un moyen de continuer à te construire.

Ce soir, crois-moi, tu peux dormir dans les bras de Morphée car ta vie a majestueusement changé. Des ténèbres vers la lumière ! Si tu ne sais toujours pas ce que tu feras plus tard, tu sais au moins ce que tu voudras faire. A savoir faire de ta vie, une belle œuvre d’art pour plaire à Allah. Tout ce qui nous est agrée ira dans notre intérêt… et si un jour, tu seras submergée par les épreuves, rappelle-toi qu’Il éprouve ceux qu’Il aime. La vie, ce n’est pas noir ou blanc, c’est gris… mais avec Allah, c’est un arc-en-ciel de couleurs.

Loin de l'idée de se fermer au monde et de faire preuve de communautarisme, ton appartenance à l'islam se traduira par ton ouverture plus grande envers le monde ! Tu verras et tu le sais, que nous ne sommes jamais renfermés sur nous-même. Le seul moment où nous ne sommes ouverts, c’est quand on se ferme fermement à de mauvaises œuvres. Après tout, ce n’est qu’une preuve qu’on s’aime ! Qu'on s'aime tous, même ceux qui nous sèment beaucoup de haine car on adore Allah.

Cette journée était magnifique du début à la fin. C’était en quelque sorte la fin d'une envie d'embrasser l'islam et le début d'une vie affamée. Non pas des plaisirs éphémères mais en faim d’apprendre comment développer son âme sans trop s’y faire. Je n’ai pas crié mon bonheur mais j’espère avoir touché ton cœur après avoir écrit ce qu’exprimait le mien.

Fin d’une déclaration publique en espérant qu’Allah l’Unique soit satisfait de toi. Il avait écrit ton histoire depuis longtemps. Il était une fois… ta foi. Et je Le remercie d’avoir vécu ce moment avec toi. Toutefois, ce n'est que le début d'une longue, pieuse et belle histoire. Compte donc sur moi et sur toute la Oumma jusqu'au jour où l'on dira "Ils étaient heureux et eurent beaucoup d'enfants".

Sue Permann. ®